Cette première phase de recherche s’est concentrée sur une problématique précise : développer des systèmes mécaniques d’ouverture de porte animés d’une valeur poétique. Pour circonscrire ce champ d’exploration, j’ai choisi de travailler exclusivement à partir de cabinets muraux simples à une porte. Ce format volontairement restreint a permis de concentrer l’attention sur le cœur du sujet : le lien entre mécanisme, gestuelle et expression visuelle.Trois cabinets ont été réalisés selon des contraintes strictes (dimensions, matériaux, structure), posant les bases d’un terrain d’expérimentation contrôlé. Seules les variations mécaniques et esthétiques étaient autorisées à émerger.Pour tisser un langage visuel cohérent entre ces pièces, j’ai introduit un motif récurrent : une ligne calligraphique, gravée en façade, qui traverse chaque œuvre selon sa propre trajectoire.

Issue d’un geste de fabrication précis, cette ligne est tracée à la toupie, à l’aide d’une semelle inclinée et d’un couteau en V. L’inclinaison de l’outil génère des variations d’épaisseur selon la direction du mouvement, comme une plume de calligraphie alternant pleins et déliés.Elle inscrit dans la matière la mémoire du geste et structure la composition graphique.Devenue fil conducteur du projet, cette ligne unifie visuellement les pièces tout en renforçant leur singularité.

Trois approches mécaniques ont ainsi été explorées : un système magnétique à mécanisme linéaire séquentiel, un mécanisme de pivot basé sur des engrenages et crémaillères, et un système hybride combinant mouvement linéaire et pivot. Ces trois études forment un triptyque de recherches, à la fois complémentaires et contrastées. Elles ouvrent la voie à une quatrième pièce intitulée Dédale, pensée comme une synthèse poétique des acquis techniques et expressifs de cette phase.